Passer une semaine à l’intérieur de cette grande machine à préparer les commandes, rien de tel pour comprendre comment celle-ci vit et respire. Chez Agricovert, la fine équipe (8 personnes) démarre chaque jour entre 8h et 8h30. Les jeudis et vendredis, qui sont justement les jours de livraison des paniers, l’équipe peut commencer plus tôt. Quel travail et quel parcours avant la reprise sur votre lieu de dépôt ! Venez à la découverte d’une machine bien rodée qui manipule pendant cinq jours une quantité impressionnante de marchandises.
LUNDI, 9 heures du matin. L’ambiance monte, la plate-forme regroupant les postes individuels de conditionnement (photo1) et les plateaux pour les paniers se met rapidement en place. On range, on donne un dernier coup pour la mise au net des espaces de travail. On regroupe et trie les fruits et légumes encore disponibles à la fin de la semaine précédente et les quatre jours d’ouverture du magasin (mercredi, jeudi, vendredi et samedi).
On fait les inventaires des différents produits pour pouvoir commander ce qui est urgent et trier le frais. Les légumes racines sont également passés en revue. Le site de commande en ligne se clôture à 11 heures et l’équipe administrative composée le matin de Muriel et Loïc a déjà abattu pas mal de boulot pour corriger les nombreuses commandes déjà reçues, peut-être incomplètes, ou modifiées par les clients (remplacer les panais par une courge, 3kg au lieu de 5, etc).
Suite au mail de rappel de la veille, les retardataires se précipitent encore pour réserver leurs produits. Les magasins et les producteurs partenaires font également leurs propres commandes pour la semaine. Sur place, tout le monde est dans l’attente des chiffres définitifs qui donneront l’ampleur du travail pour toute la semaine. Puis, ça y est, les verdicts tombent ! La machine passe à la vitesse supérieure: le nombre de paniers, petits, moyens, grands, Big, les vracs D1, D2, D3, … sont annoncés à la cantonade par « le boss », Ho Chul, et notés sur les grands tableaux de la salle de travail. Ceux-ci serviront de point de repères pour les avancées de chaque jour. Hervé note consciencieusement et est prêt à démarrer, avec Catharina et André, les étiquetages des premiers paquets de vrac (pommes-poires, vrac de courges ou pommes de terre, agrumes, …).
David et Eric terminent le tri des légumes et se lancent dans les casiers de sec (jus, farine, biscuits, miel, …).

Agricovert vous fournit évidemment les produits les plus frais et le grand round des commandes vers les producteurs de la coopérative peut maintenant commencer. Il faudra tenir compte des spécificités et productions de chacun d’entre eux, ainsi que de leurs disponibilités en quantité, en fonction de la saison.
Ho Chul manipule ses tableaux de planification dans tous les sens, avec le souci constant d’équilibrer les demandes (tous vivent de la coopérative et ont organisé leur production en fonction) et de disposer de réserves suffisantes pour alimenter en plus le magasin. Chaque catégorie est passée en revue : légumes, fruits, fromages, pains, jus, champignons, … et la mécanique administrative et comptable assure derrière également. Muriel et Loïc sont encore plongées dans les documents de commandes, les factures, les ajouts imprévus, les demandes des producteurs.Sans compter les écritures comptables de la semaine précédente, qu’il faut encore encoder.Beaucoup de clients appellent pour des renseignements et obtiennent dans la plupart des cas satisfaction.

Les réussites mais surtout les imperfections et erreurs de la semaine précédente sont passées en revue, uniquement dans le but constant d’améliorer la qualité du service… Il n’est pas question de chercher des responsables à blâmer. « On est tous dans le même panier !» dira Ho Chul, avec l’objectif en tête de rendre chacun et la structure commune les plus autonomes possible. Les instructions pour la suite de la journée clôturent ce moment de pause indispensable.
Les piles de caisses des premiers vracs sont maintenant mises de côté pour le futur dispatching par point de dépôt. Les plus expérimentés encadrent les collègues récemment arrivés et vérifient plusieurs fois les quantités, la qualité des légumes, si le remplissage correspond bien à l’étiquette, si le nombre total de paquets est bien correct. Les doigts et les mains volent sur le tableau pour contrôler l’avancement et effacer les rubriques dont la préparation est terminée. Les premiers légumes (courges ou racines) tombent dans le fond des paniers alignés depuis la veille, en nombre exact, sur les rangées de préparation. Jusqu’au bout de l’après-midi, au fur et à mesure des arrivages, tout ce qu’il est possible de préparer est mis en sacs, boîtes, sachets, puis caisses et regroupé par point de dépôt, en fonction des tournées.

Chaque chose a sa place, l’idéal étant de réaliser le moins de déplacement possible. Heureusement les chariots à roulettes et autres transpalettes sont bien utiles pour gérer les stocks par piles de caisses.Midi approche et les ventres gargouillent. « On peut aller manger, mais on le fait par moitié d’équipe. Sinon, avec le retard qu’on a, on ne va jamais y arriver», lance Ho Chul alors que les producteurs se font toujours attendre. Direction la petite salle à manger. Équipée d’une baie vitrée donnant sur le hangar, elle permet d’observer un peu plus au chaud le bal des légumes. La météo pourrie de ce mois de février rend l’atmosphère humide. « Et encore, nous étions auparavant dans un autre dépôt qui était plus froid » sourit Hervé en mangeant ses tartines. Trêve de discussions, les producteurs sont enfin là. « Et évidemment ils vont tous arriver en même temps ».
Muriel se débat avec les fromages. Elle travaille aujourd’hui en partie au magasin : « Agricovert demande beaucoup de polyvalence ». Ils sont en effet quelques-uns à passer d’une tâche à l’autre, à un rythme qui ne faiblit pas. Dans l’entre-temps, les clients commencent à défiler. Une petite ambiance de coup de feu s’installe. Lorsqu’un producteur arrive, il faut l’aider à empiler ses caisses, les transférer sur un diable, les amener dans le hall intérieur, en pensant à retirer ce qui peut être stocké immédiatement. Un travail parfois pénible pour le dos.

On finira un tout petit peu plus tard aujourd’hui, mais pas autant que ce que le retard du matin pouvait laisser penser. L’équipe a bien bossé, tout est prêt pour la mise en camionnette du lendemain matin (photo4)!


