L’année a d’abord été marquée par les manifestations répétées des agriculteurs. Elles ont rappelé positivement que le métier agricole est au cœur de nos sociétés et de nos vies, que ces travailleurs déterminent notre alimentation et façonnent notre environnement, mais sont trop souvent invisibilisés et très mal valorisés sur ces deux dimensions (rémunération des productions et services écologiques rendus). La mobilisation collective a donné un élan combatif au monde agricole et paysan, et a sensibilisé significativement les consommateurs, que nous avons vu revenir dans nos magasins de circuit-court. Les réponses politiques, elles, n’ont pas du tout été à la hauteur des enjeux et les changements se font malheureusement toujours attendre. Les options politiques retenues sont toujours trop imbriquées dans les schémas productivistes classiques, peu tournés vers la transformation du modèle de production et limitant le soutien financier aux pratiques favorisant la vente directe, les filières territorialisées, l’absence d’amendements chimiques et le respect du vivant dans toutes ses dimensions. Les scandales environnementaux des Pfas et des boues d’épandage ont encore récemment remis en avant l'urgence et l'importance d'un changement de politiques et de pratiques agricoles, et bien sûr l’urgence de mettre en avant tout le positif de l'agriculture bio (LA Bio), qui est l'agriculture qui place la vie au coeur de toutes ses pratiques.
Côté éleveurs, la fin de l’année a été marquée par la maladie de la langue bleue, qui a touché les élevages bovins, ovins et caprins, avec des décès de têtes de bétail (heureusement limité chez nos producteurs) et une production de lait fortement diminuée. Là aussi, il a fallu être tenace pour faire reconnaître les difficultés rencontrées auprès du pouvoir politique.
Nous devons également nous rendre à l’évidence, la météo capricieuse tout au long des dernières saisons est devenue la norme, et il nous faut trouver des moyen de s'adapter : nouvelles variétés, nouveaux moyens d'irrigation, nouvelles rotations de culture, ... bref nous devons développer nos connaissances et notre créativité. Ce que rend possible et plus aisé le projet coopératif. Nos producteurs procèdent désormais à de nombreux tests sur leurs terrains, qu’ils ne manquent pas de montrer à leurs collègues, pour partager la réussite ou réfléchir ensemble à des améliorations supplémentaires.
L’alliance producteurs-consommateurs et plus largement l’engagement citoyen de tous en faveur de la défense de richesses communes (au premier rang desquelles les sols, la biodiversité, la fonction nourricière de la Nature, le travail humain, …) nécessitent aussi l’aménagement de lieux, d’espaces favorisant le débat démocratique et la mise en œuvre concrète de projets collectifs. 2024 fut une année riche dans le développement des activités du Tiers-lieu Agricotiers, pour agir en ce sens. Le dynamisme de l'asbl en 2024 nous a d’ailleurs permis d'avoir une nouvelle identité graphique, un nouveau site Internet, des nouvelles activités sur place et un développement de notre offre de traiteur interne et externe. Une belle satisfaction et le sentiment que cette complémentarité avec la coopérative est juste ! Nous avons aussi poursuivi nos efforts au-delà de nos structures, en nous impliquant dans les réseaux propres au secteur (notamment le Collectif 5C) et dans la promotion de l'Economie sociale en général, qui est notre ADN depuis 15 ans.
Nous avons enfin cherché à améliorer l’accueil et la visibilité de notre offre dans nos magasins, mais aussi en ligne grâce à un tout nouveau webshop, qui a remplacé la formule existant depuis le début de notre projet.
Nous aurons l’occasion de détailler et d’échanger avec vous sur tous ces points lors de nos prochains événements, et certainement au moment de l’Assemblée générale qui aura lieu au printemps (mai-juin). Vos suggestions sont aussi toujours les bienvenues.
Bon début d’année, restons optimistes et combattants !
L’équipe d’Agricovert