Futsu Black, Sucrine du Berry, Baby Boo, Sweet Dumping, Jack be Little…. Des noms enchanteurs…. Mais de quoi s’agit-il ??
En fait ce sont toutes des courges… Utilisées depuis une dizaine de millénaires dans de nombreuses régions du monde, de l’Amérique (du Nord ou du Sud) jusqu’en Polynésie en passant par l’Afrique et l’Inde, les courges font partie des plantes fondatrices de l’agriculture.
En Amérique latine, la courge occupait une place prépondérante dans l’alimentation aux côtés du maïs et du haricot… mais elle était aussi présente dans la vie quotidienne comme récipient (gourde, bol, …), instrument de musique (maracas, tambour, …), ustensile de cuisine (louche, passoire, …), matériel de pêche (flotteur pour filet) etc. La culture de la courge a été et est encore associée à celle du maïs et du haricot car ils forment un « complexe symbiotique » que l’on retrouve très tôt en Amérique mais également, en Hongrie et dans le Sud-Ouest de la France. Ce serait Christophe Colomb qui l’a introduite en Europe. Au début, surtout cultivée pour ses graines oléagineuses, aujourd’hui c’est surtout la chair des courges et des potirons que l’on consomme. En effet, l’homme a progressivement sélectionné les plants et a développé les variétés à gros fruits.
Les courges sont sensibles au froid mais croissent sans problème en période estivale pour peu qu’elles aient suffisamment d’espace (distance de plantation de 2 X 1m). Pour éviter le contact humide, on place des planchettes en bois sous chaque courge. Selon les variétés qui sont très nombreuses (plus de 800), chaque plant portera de 2 à 10 fruits, le cycle de végétation s’étendant de 80 à 120 jours.
Toutes les variétés ne sont pas comestibles (comme les coloquintes). On distingue les courges d’été, tels que le pâtisson ou la courgette, qui sont cueillies avant leur pleine maturité, quand leur pelure n’est encore qu’un mince épiderme et leurs graines peu développées ; des courges d’hiver, tels que le butternut ou le potimarron, qui se récoltent à maturité vers la fin de l’été ou à l’automne et qui se conservent plusieurs mois. Leur écorce est alors plus épaisse, l’épiderme est dur et les graines (aussi comestibles) sont à leur pleine taille. Intéressons-nous à deux variétés spécifiques : la courge butternut et le pâtisson.
La courge Butternut
La courge butternut est une variété de courge dont on laisse courir les longues tiges sur le sol d’où son appartenance aux variétés dites « coureuses ». Par pied, il y a 4 à 5 fruits de 2 à 3 kg en moyenne. Elle fait partie des courges d’hiver qui sont beaucoup plus sucrées que celles d’été et devient moelleuse à la cuisson. Dans cette plante, on peut également manger les fleurs (les pétales en salade ou la fleur entière farcie), les graines (une fois décortiquées se mangent par exemple grillées et salées) et bien sûr la chair, qui étant ferme permet de la cuisiner comme une pomme de terre donc d’une multitude de façons (soupes, ragoûts, curry, gnocchi, …, même sous forme de desserts). Les courges d’hiver sont plus caloriques que celles d’été car elles renferment plus de glucides. Elles sont également une excellente source de vitamines A, C, B5, B9, magnésium, potassium et cuivre.
Le pâtisson
Le pâtisson est une des plus anciennes espèces domestiquées. Rapportée également par Christophe Colomb en Europe, elle n’a été utilisée au départ que comme décoration. Connu sous divers noms selon les régions, tels que Bonnet de Prêtre, Bonnet d’Evêque ou encore Artichaut de Jérusalem, le pâtisson a une forme très originale : rond, aplati et dentelé. Il existe des espèces blanches, jaunâtres, oranges, vertes ou panachées. Ces variétés ne sont pas coureuses et ont une forme buissonnante de maximum 1 m de diamètre. Ces courges se récoltent de fin juillet-début août à octobre en fonction de la période de semis. Il est préférable de les consommer jeunes : elles sont alors les plus succulentes avec une saveur de fond d’artichaut. Comment les consommer :
- Le blanc (le plus fréquent) peut se déguster jeune cru, râpé ou mis en conserve.
- L’orange a une chair un peu plus farineuse et très faiblement sucrée. Il peut se consommer farci à pleine maturité.
- Le vert pâle : sa chair est très décorative et est excellente en cuisine qu’elle soit râpée, farcie ou cuite avec une sauce blanche.
Cette courge, riche en vitamines A, C, B1 et B6 et en potassium, est également une source de fer. Elle est peu calorique et ses fibres sont digestes une fois cuites. Autres courges délicieuses :
- Les petites courges telles les Jack be Little, Sweet dumping ou Baby Boo de 0.2 à 0.5 kg sont idéales farcies et cuites au four, avec un petit goût de châtaigne ;
- La courge Spaghetti, d’un poids de 1,5 kg environ, a la particularité de voir sa chair se décomposer sous forme de spaghetti végétaux lorsqu’elle est cuite. Elle peut se cuire entière à l’eau bouillante ou coupée en deux, au four. De goût assez neutre, elle s’accommode de toutes sortes de sauces ;
- Le Futsu Black, de chair orangée au goût de noisette, est délicieuse en potage, gratin, purée ou soufflé.
- Et pour finir, n’oublions pas la Jack 0 Lanter, la courge idéale à sculpter pour halloween et dont la chair est excellente en potage.
Françoise Rem : Cet article est largement inspiré des textes publiés dans « l’Agenda jardin 2018 » publié par Weyrich Edition.